partie 2 : Le recours aux attributs physiques et vestimentaires (portrait au physique) pour peindre le caractère
Mais la peinture des caractères humains peut naître de descriptions physiques de personnages romanesques. Les attributs physiques permettent en effet de construire des personnages dont l'apparence révèle et exprime d'une façon plus percutante les grands caractères humains. En effet, l'âge, la façon de s'habiller, la silhouette, sont raccordé souvent par les auteurs à des attributs moraux. Julien Sorel est ainsi (dans le texte 2) longuement décrit dans ses attributs physiques : il est habillé de blanc, symbole de pureté : "en chemise bien blanche" (l.6), et l'insistance sur le blanc est redoublée par : "son teint était si blanc" (l.8), "extrêmement pâle". Ces indications sur l'apparence construisent l'image de la pureté du personnage, et il émane ainsi de lui quelque chose comme de l'innocence, celle, aussi, de son âge très précoce pour être précepteur. Ainsi l'auteur annonce l'un des aspects du caractère de Julien, très typique de la jeunesse : jeunesse, innocence et l'ambition. Dans le texte 1, qui est proche en date de celui de Stendhal, l'innocence et le goût de l'ambition s'ancre aussi dans l'extrême jeunesse du personnage : le texte insiste sur cette jeunesse apparente : Rastignac est "[au] carrefour de [sa] vie" (l. 1). Elle justifie son ambition, qui est marquée par le verbe "flairer"( répété deux fois) et qui décrit Rastignac comme un animal avide de luxe et de richesse. Les habits sont un grand rôle dans le texte 3, ainsi que l'attribut du bâton de croix, bâton de prière marquant la profession de foi du personnage, mais déviée de sa fonction traditionnelle en arme de massacre. Ce changement de fonction vient exprimer de la façon la plus drôle l'anticonformisme de ce prêtre et l'originalité de ce caractère belliqueux étonnant chez un prêtre. Quant au texte 4, il est un portrait physique centré principalement sur le visage et dont chaque trait renvoie au passage du temps, comme si la vieillesse et l'inquiétude de la mort étaient devenus le caractère obsédant du personnage observé. Ainsi, nous voyons que le regard extérieur et le portrait physique aident à rassembler les traits de caractères humains les plus marqués.